vendredi 15 juin 2012

Législatives : qui va gagner des millions ?


Pour les partis politiques, l'élection des députés revêt également un enjeu financier. C'est elle qui détermine les aides publiques qu'ils vont recevoir pendant cinq ans.Pierre Laurent, Martine Aubry et Cécile Duflot (AFP)

Pierre Laurent, Martine Aubry et Cécile Duflot (AFP)
A la mi-temps des élections législatives, les trésoriers des partis politiques ont déjà sorti les calculettes. Les règles de financement public permettent de sortir les premiers chiffres, en vertu d'une disposition:  chaque mouvement ayant obtenu au moins 1% dans 50 circonscriptions reçoit chaque année de l'Etat 1,68 euro par voix obtenu lors du premier tour. Ce qui, après les résultats de dimanche, nous permet d'établir le tableau suivant. 

1. Parti socialiste 
29,35% des suffrages exprimés, 7.618.326 voix. Soit 12,8 millions d'euros par an.
2. UMP
27,12% des suffrages exprimés, 7.037.268 voix. Soit 11,8 millions d'euros par an.
3. Front national
13,60% des suffrages exprimés, 3.528.663 voix. Soit 5,9 millions d'euros par an.
4. Front de gauche
6,91% des suffrages exprimés, 1.793.192 voix. Soit 3 millions d'euros par an. A répartir entre les différents partenaires de la coalition (Parti communiste, Parti de gauche, Gauche unitaire...).
5. Europe Ecologie-Les Verts
5,46% des suffrages exprimés, 1.418.264 voix. Soit 2,4 millions d'euros par an. 
6. Nouveau centre
2,20% des suffrages exprimés, 569.897 voix. Soit 957.426 euros par an. 
7. Modem
1,77% des suffrages exprimés, 458.098 voix. Soit 769.604 euros par an. 
8. Parti radical de gauche
1,65% des suffrages exprimés, 428.898 voix. Soit 720.548 euros par an. 
9. Parti radical valoisien
1,24% des suffrages exprimés, 321.124 voix. Soit 539.488 euros par an. 
10. Debout la République
Contacté par Challenges, Nicolas Dupont-Aignan assure que le parti qu'il préside a obtenu entre 160.000 et 200.000 voix. Soit un financement d'environ 300.000 euros par an. 
Il est à noter que, contrairement à ce qui s'est passé pendant la précédente législature, Lutte ouvrière et le NPA à l'extrême gauche, de même que le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers et Chasse, Pêche, Nature et Traditions n'auront plus accès à des financements publics. Le MRC de Jean-Pierre Chevènement en reste également exclu, tout comme le Parti pirate.
En revanche, l'inclassable Trèfle-Mouvement Homme, Nature, Animaux devrait continuer à bénéficier de l'aide publique (163.583 euros en 2010 selon la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, CNCCFP). De son côté, le Parti radical valoisien réussit son entreprise d'affranchissement de l'UMP, dont il dépendait financièrement jusque là. 
L'argent du second tour
Attention, les chiffres cités dans le tableau ci-dessus ne sont pas définitifs. Le second tour porte lui aussi ses promesses de subsides: chacun des partis politiques ayant passé la première étape du financement public recevra 42.228 euros par an pour chaque député se réclamant de lui. Ce qui arrondit considérablement les fins de mois. Exemple: si le Parti socialiste décroche la majorité absolue, soit 289 sièges, il pourra budgéter plus de 12 millions d'euros supplémentaires par an pendant la législature à venir!
En outre, les ressources publiques des partis peuvent être amputées d'amendes pour non-respect de la parité. Ce sera notamment le cas de l'UMP pour les cinq ans à venir -le secrétaire général Jean-François Copé l'a reconnu il y a quelques jours. L'ancien parti majoritaire devait déjà s'acquitter de 4 millions d'euros de pénalités annuelles lors du dernier quinquennat.
Par Jérôme Lefilliâtre
Source: http://www.challenges.fr/elections-2012/20120612.CHA7398/elections-legislatives-une-machine-a-cash-pour-le-ps-l-ump-et-tous-les-autres-partis.html

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